Journal de bord

Un weekend en tandem

Aujourd’hui c’est Mathys qui raconte notre aventure (texte en italique). Une aventure d’un weekend sur les bords de Seine. Une aventure en tandem.

« Il y a des rencontres qui marquent et d’autres moins. Il y a des rencontres inoubliables et d’autres inébranlable. Il y a des rencontres imprévisibles et d’autres imperceptibles. »

Vendredi 29 mai, j’ouvre un œil pour regarder les annonces Facebook d’un groupe de voyageurs à vélo. Je découvre l’annonce de Mathys souhaitant partir cet été pour un voyage en tandem en France. Et si c’était l’occasion pour un joyeux voyage ? J’envoie un message à Mathys et nous voilà rêvant d’aventures pour cet été.

« Samedi 20 juin, Camille, que je connais depuis peu, et moi, partons en weekend pour tester en conditions réelles le tandem. Ce weekend autour de Rouen c’est un peu le début de notre voyage vers les Pays-Bas et l’Allemagne : le début d’un rêve pour Camille.

Tout en préparant le vélo, en installant les bagages, en faisant les réglages de la selle, en vérifiant les pneus, l’angoisse monte. Allons-nous réussir à partir ?

La peur monte… Mais la peur n’évite pas le danger et quand il faut y aller, il faut y aller paraît-il.

C’est ainsi que vers 10h, à Caudebec-lès-Elbeuf note tandem s’élance. Les débuts sont peu concluant et personnes n’auraient cru en nos chances. Heureusement, nous ne nous sommes pas démotivés car nous étions guidé par une chose commune «réussir» !

Réussir à dompter l’engin, réussir à pédaler ensemble, réussir à tourner dans les virages…

Après 30 minutes de réglages nous sommes fin prêts, nous avons réussi ! Nous voilà parti sur les routes de la Seine-Maritime

Bien sûr, les premières côtes sont difficiles et nous sommes obligés de faire quelques côtes à pieds, mais peu à peu, une sorte de rituel s’installe. Camille me préviens des ralentisseurs, des virages, des trous, des montées, des descentes, moi je tente de lui rendre la pareille en indiquant les directions pour les voitures. Cela me semble si peu par rapport aux efforts qu’elle fournit mais si cela peut lui rendre service… En effet, j’ai une sorte d’admiration pour cette femme toute menue qui arrive à dompter ce «tank» comme elle dit si bien, quand beaucoup auraient vite jetés l’éponge.

Gérard Jugnot avait intitulé un de ses film « C’est beau la vie quand on y pense », je pense qu’il serait plus convenable de dire « C’est beau la vie quand on fait du vélo.»

Les grosses côtes passés, nous passons un après-midi tranquille à longer la Seine entre La Bouille et Jumièges. Nous avons pris le bac pour rejoindre Jumièges, endroit où nous avons prévu de dormir.

Le bac de Yville au Mesnil sous Jumièges

Ce lieu Camille en garde un mauvais souvenir. Il y a quelques années elle était déjà venue dans ce camping, or elle était arrivée à 22h avec dans ses souvenirs une montée dans la forêt. Mais voilà, les conditions sont aujourd’hui différentes, il fait chaud, beau et il fait jour. La montée semble avoir disparue comme par enchantement. Vers 17h, nous sommes au camping.

Tout de suite, quand nous installons la tente, nous rencontrons la charmante Éléa, une petite fille de 9 ans accompagnée de toute sa famille. Toute contente de voir de nouveaux arrivants, elle nous aide à installer notre tente. Elle est heureuse Éléa et nous aussi.

Nous sommes ravis d’avoir poser tous nos bagages pour aller faire un dernier tour en vélo, dans la ville de Jumièges, et apercevoir son abbaye.

Abbaye de Jumièges.

«Chacun sa route, chacun son chemin.» chante Tonton David c’est un peu mon sentiment quand je croise ces cyclistes sur les routes de France. Tous semblent avoir des vies différentes les uns des autres : certains roulent en souriant, d’autres parlent à la personne qui les accompagne, d’autres ont le nez dans le guidon… Des vies dans lesquelles nous avons tous le même but, malgré nos chemins et nos routes détournées, arriver «là».

Pour nous ce soir, arriver «là» c’était trouver une boulangerie et admirer l’abbaye de Jumièges.

Le soir nous retrouvons Éléa qui a une remarque rigolote sur mon attitude. Elle me demande : «Pourquoi tu souris tout le temps ?» Je n’ai pas le temps de répondre car Camille s’en charge immédiatement « C’est parce que c’est cool la vie ! » Et c’est vrai, elle a raison, « c’est cool la vie. »

Itinéraire de notre weekend.

Pour notre deuxième jour, nous rentrons déjà à Elbeuf. Pourtant nous avons le sentiment d’être partis depuis une semaine. Mais non, nous sommes partis depuis hier seulement. Il est temps de rentrer. Les kilomètres s’enchaînent, les paysages défilent et les nuages s’amoncellent. À 500 m, de Bourg-Achard, nous déraillons. Heureusement, il est l’heure de manger. Nous profitons donc de ce moment pour manger, se reposer et prendre du bon temps.

« Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir», c’est un peu ce que je me suis dit lorsque deux anciens camarades de judo sont venus me voir et nous ont donné un bon coup de main pour remettre les chaînes en place. »

Oui car quitte à dérailler, les deux chaînes du tandem ont déraillé.

« On est reparti comme en quarante.

Seulement, ce weekend n’aurait pas été complet sans pluie, surtout en Normandie. Alors voilà, une première pour Camille, rouler sous la pluie avec un tandem. On aurait pu s’arrêter, s’abriter sous les arbres et attendre mais comme dit Sénèque «La vie ce n’est pas attendre que l’orage passe, c’est apprendre à danser sous la pluie.» Nous avons «danser sous la pluie» ou plutôt «rouler sous la pluie» jusqu’à Caudebec-lès-Elbeuf.

En deux jours, nous avons parcouru une centaine de kilomètres. «Là», nous étions arrivés, heureux d’avoir terminé ce petit périple.

Pour conclure, je vous laisse méditer sur cette phrase de Mère Teresa «La vie est un défi à relever, un bonheur à mériter, une aventure à tenter.»