Demi-tour de France (partie 4)
Précédemment, partie 3.
Mon demi-tour de France : de Feugarolles à Latresne
Jour 19 : Vendredi 3 août 2018 Feugarolles – Tonneins 36 km
Aujourd’hui petite journée de pédalage. La chaleur est supportable le long du canal sous les arbres.
Je compte les ponts pour ne pas rater celui où je dois quitter le canal pour me rendre à Tonneins. Soudain, à ma grande surprise, Tonneins est indiqué à 5 km par un piste cyclable. Quel luxe !
Quelques kilomètres plus loin, Tonneins apparait le long du Lot. Je fais des courses et prends mon repas dans un parc. Maintenant en route pour la maison de Marie-Laure et Gérard. Zut ! je suis à la sortie de la ville et j’ai oublié d’acheter une plante pour les remercier de leur accueil. Je fais demi-tour, la chaleur est étouffante mais je retourne au centre-ville.
La fleuriste vient de ré-ouvrir, j’ai de la chance. Je lui explique que je cherche une plante, enfin quelque chose pour offrir. Elle me demande mon budget et quel type de plante je souhaite. Je lui réponds que ma seule contrainte est que la plante tienne sur le vélo pendant le trajet. Elle me regarde, surprise par ma demande. Nous finissons par choisir cette belle plante. La fleuriste sort de sa boutique pour m’aider à l’installer sur Eliot.
Je quitte de nouveau Tonneins et m’engage dans la montée. La chaleur est insupportable, je ne peux plus pédaler. Je pousse Eliot d’ombre en ombre.
Soudain, une voiture s’arrête devant moi, c’est Gérard ! Il tombe à pic ! Nous mettons tous les bagages dans son coffre et je finis en pédalant à vide.
Comme lors de mon passage à Frontignan, sans sacoche, Eliot se met à trembler, je ne suis plus habituée.
Heureuse d’arriver dans un maison, le repos est bienvenu.
Jour 20 : Samedi 4 août 2018
Grasse matinée, transat, piscine, transat, glace, paëlla et embrassement de la cathédrale en musique pour finir cette journée de repos.
Jour 21 : Dimanche 5 août 2018
Dimanche au calme, nous sortons voir une course de deux-chevaux sur l’eau. Oui, oui, sur l’eau !
Merci Marie-Laure et Gérard pour votre accueil.
Jour 22 : Lundi 6 août 2019 : Tonneins – La Réole 51 km
Je quitte Tonneins sous une ola de deux passants m’ayant vu arriver de loin. Ils sont heureux de m’encourager. J’ai le sourire aux lèvres. Je suis heureuse de reprendre la route.
Des sourires, des pouces en l’air, j’aime le vélo.
Il fait chaud, vraiment très chaud, vraiment trop chaud. Vigilance orange pour canicule indique les informations. Je vais raccourcir mon étape, je partirai de bonne heure demain.
La Réole, au camping je m’allonge dans l’herbe à l’ombre. J’attends qu’il fasse moins chaud pour bouger.
Un couple est arrivé juste avant moi. Deux enfants en carriole et une remorque de bagages. Je les observe du coin de l’œil. Ils font une semaine de vélo en famille le long du canal, en parcourant entre 40 et 50 km par jour.
Jour 23 : Mardi 7 août 2018 : La Réole – Latresne 70 km
8h, je pars motivée pour cette journée qui s’annonce vallonnée. Cela monte, je serre les dents. Cela monte dure, je pousse le vélo. Eliot est lourd, enfin, pas plus que d’habitude, mais aujourd’hui, je le sens lourd.
Enfin le sommet, un coup d’oeil au GPS, Malheureusement, je ne me repère pas bien, je suis le nom de la route. Je descends, dans quelques mètres, je prendrai sur la droite la D21. Pas de route à droite, je descends toujours. Un feu rouge, j’en profite pour m’arrêter sur le bord de la route. Un coup d’oeil au GPS, je pleure.
J’ai pris la route en sens inverse, je pleure, il faut que je remonte tout…
Après de gros effort, je suis sur la bonne route, enfin !
Les difficultés continuent, je pousse Eliot pour monter, je m’assois lorsque cela descend. Je ne pédale plus, je laisse Eliot rouler et lorsque cela monte, je le pousse de nouveau. J’en ai marre, cela n’en finit plus.
Je vais m’asseoir là et attendre.
Attendre quoi ? Qu’on vienne me chercher ? Qui va venir me chercher ? Personne !
Aller, c’est ma bataille, mon combat ! Je dois me battre ! Je peux y arriver. Cela prendra le temps nécessaire mais pour cela il faut avancer.
Je suis repartie car en effet, il faut que je me dépasse pour réussir. Pas seulement aujourd’hui, mais dans la vie en général.
J’ai fini par atteindre la piste Roger Lapébie qui va m’emmener à Bordeaux. Même si je viens de gagner une bataille sur moi même, je ne pense pas arriver jusqu’à Paris dans quelques semaines.
La suite, partie 5.