La Véloscénie – jour 4
Epernon – Le Mont Saint-Michel, à vélo, Toussaint 2019
Jour 4 : Bagnoles de l’Orne – Isigny le Buat, 70 km
Précédemment, la véloscénie – jour 3
Il fait encore nuit lorsque nous entendons le réveil. Notre première et seule nuit sous la tente est une réussite. Il ne reste plus qu’à ranger.
La tente est trempée ainsi que notre bâche, nous déplaçons toutes nos affaires près des sanitaires du camping, sous un abri. Nous espérons que tout sèche pendant que nous prenons notre petit déjeuner.
L’humidité ambiante ne nous aide pas. Nous finissons par fermer les sacoches en emportant avec nous toute l’humidité de la nuit.
Nous quittons Bagnole-de-l’Orne vers 9h30. Nous n’avons finalement pas réussi à être prêtes plus tôt. Mais avons-nous vraiment besoin de nous presser ?
C’est le début d’un long chemin à travers la forêt des Andaines. Doucement, la route monte, puis, légèrement elle redescend. Nous sommes silencieuses et avançons tranquillement, oscillant sur les lignes droites traversant les bois.
Je crois que je sens la fin du voyage approcher. Je préfère mettre cette idée de côté pour profiter de l’instant présent. Juste profiter du calme de la forêt.
Admirer les arbres, prendre le temps.
Je me demande si des lutins vivent ici. Je crois que, seule, j’aurais roulé à toute allure à travers la forêt de peur de croiser un esprit des bois. La forêt est si calme et si paisible.
Nous finissons par quitter la forêt. Sur de petites routes nous passons le village de Perrou, puis Domfront se présente devant nous. Nous n’avons pas le temps de réfléchir à la direction à suivre qu’une averse nous trempe. La montée est rude pour atteindre les hauteurs de la ville.
Je n’ose pas descendre du vélo pour pousser Eliot. Si je le pousse, l’assise va prendre l’eau et la mousse de confort sera trempée. Je lutte pour pédaler. « Encore quelques mètres. Courage, jusqu’à la prochaine intersection. Pause, je respire, et hop je repars. Ne pas quitter l’assise pour ne pas qu’elle prenne l’eau. » Cela tourne en boucle dans ma tête. Mais Domfront est plus coriace et j’abandonne mon siège à la pluie. Le siège d’Eliot prend l’eau le temps de quelques mètres.
Domfront, il est l’heure de manger, nous avons faim. Une épicerie bio fera l’affaire et le palais de justice sera notre abri. La pluie est toujours là. Presque gelées mais rassasiées, nous reprenons notre route. La voie verte nous attend à la sortie de la ville.
Nous nous engouffrons, protégées par les arbres, éloignées des voitures, sur la voie verte. Quelques mètres plus loin, un panneau de la vélo Francette m’appelle. « Si l’on changeait d’objectif ? demandai-je à ma mère » Le panneau indiquait « La Rochelle, 489 km ». Peut-être une prochaine fois…
Bercées par la voie verte, nous n’avions plus besoin de faire attention aux panneaux. Le chemin est simple et tout tracé. C’est reposant de n’avoir qu’à pédaler et à admirer le paysage.
Les villes défilent : Barenton, Bion, Mortain, Saint-Hilaire-du-Harcouët, puis Isigny-le-Buat.
Nous quittons la piste pour nous rendre à la ferme de Pierre. Nous sommes chaleureusement accueillies et partageons un repas de légumes de saison au four et de châtaignes grillées. Nous passons une bonne soirée et sommes heureuses de nous endormir dans un lit.
Merci Pierre pour ton accueil.
La suite, la Véloscénie – jour 5